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frère, livrera à Tarquin la porte Quirinale. Titus s'écrie :
Mon frère trahît Rome !
M ESSAI. V.
Il sert Rome et son roi ; Et Tarquin , malgré vous , n'acceptera pour gendre Que celui des Romains qui l'aura pu défendre.
TITUS.
Ciel ! perfide , écoutez : mon cœur long-temps séduit A méconnu l'abîme où vous m'avez conduit ; Vous pensez me réduire au malheur nécessaire D'être ou le délateur ou complice d'un frère : Mais plutôt votre sang . . .
MESSALA.
Vous pouvez m'en punir ; Frappez, je le mérite; en voulant vous servir Du sang de votre ami que votre main fumante Y joigne encore le sang d'un frère et d'une amante ; Et, leur tête à. la main, demandez au sénat. Pour prix de vos vertus, l'honneur du consulat ; Ou moi-même à l'instant, déclarant les complices. Je m'en vais commencer ces affreux sacrifices.
TITUS.
Demeure, malheureux; ou crains mon désespou-.
Le caractère de jVïessala , développant toiit-à- coup tant de courage , d'audace et d'adresse , achève de justifier , pour ainsi dire , Titus aux yeux des spectateurs : on sent qu'assiégé par un tel homme , il est impossible qu'il r.e suc- combe pas.
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