l6S OEUVRES
Si Oreste fait un si grand eliet, quand il revient devant Hermione après avoir assassiné Pyrrhus par ses ordres, c'est qu il a été aveuglé par l'amour, et qu'il va être déchiré de remords.
Que la ])assion du héros paraisse daiiS tous ses discours et dans toun s ses actions; mais qu'il ne soit jamais discoureur d amour, comme dans les pièces du grand Corneille et de son frère.
Une scène d'amans contens doit passer fort vite ; et une scèiie d'amans malheureux qui ap- piiient sur toutes les circonstances de leur mal- heur, peut être assez longue sans ennuyer. La curiosité n'a plus rien à faiie avec des gens heu- reiix ; elle les abandonne, à moins qu'elle n'ait lieu de prévoir qu'ils retomberont bientôt dans le malheur : alors ce contraste diversifie très- agréablement le spectacle qu'on offre à l'espril', et les ])assions qui agitent le cœur.
L'aujoitr, dans la comédie, paraît être beaucoir > plus à sa place; el personne ne la lui a jamais contestée. Il ne paraît pas jouer un gi'and rôle dans les pièces d Aristophane, parco que 1', uleur, occupé à faire sans cesse la satire^ du gouxer- nement et de ses concitoyens, ne s'est point oc- cupé à peindre les symptômes et les ridicules de cette passion.
Mais quand les poètes furent forcés de se retran- cher dans les bornes d'une censure; généraN', il paraît que l'an.our entra pour beaucoup daus les pièces de Ménandre et des poètes de la comédie
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