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dre encore plus sublimes: l'un et l'autre réunis- sent les efforts de leur art et de leur génie, pour enlever et enchanter le spectateur étonné, pour le transporter tantôt dans les palais enchantés d'Arniide, tantôt dans l'Olympe, tantôt dans les Enfers ou parmi les ombres fortunées de l'Elysée. Mais quelque effet que produisent sur les sens l'appareil pompeux et la diversité des décorations , le poète doit encore plus s'attacher à produire, dans les spectateurs , l'intérêt du sentiment.

Les sujets tragiques ne sont pas les seuls qui soient du ressort du théâtre lyrique ; il peut s'ap- proprier aussi le genre comique, c'est-à-dire les pièces de caractère, d'intrigue, de sentiment.

Le comique de caractère peut être d'une res- source infinie pour ce théâtre ; il foiunirait au poète et au musicien un moyen de sortir de la monotonie éternelle d'expressions miellées, de sen- timens doucereux , qui caractérisent nos opéras lyriques. Cependant ce genre est entièrement né- gligé à notre grand Opéra : on l'a abandonné au théâtie des Italiens , avec les pièces d'intrigue et de sentiment.

Le genre pastoral trouve aussi sa place au théâtre lyrique. Plusieurs de nos poètes s'y sont exercés avec succès. Ixs sujets champêtres font plaisir par les tableaux naïfs qu'ils nous présentent , et sont très-susceptibles* d'une musique gracieuse, par les images riantes dont ils sont ornés. L'amour pas- toral a une candeur, une aménité , un charmera-

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