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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/331

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Oui, Betti, je le sens, j’aurais bravé pour toi
Les maux que ton amour a supportés pour moi.
Mais je ne puis dompter l’horreur inconcevable…
Ma faiblesse à Betti paraîtra pardonnable,
Quand elle connaîtra nos usages, nos mœurs,
Mon déplorable état, et nos communs malheurs.



Scène III.

MOWBRAI, BELTON.
(Belton lui fait une profonde révérence.)
Mowbrai.

Laisse-là tes saluts, mon cher, couvre ta tête.
Pour être un peu plus franc, sois un peu moins honnête.
Je te l’ai déjà dit, et le dis de nouveau :
Aime-moi, tu le dois ; mais laisse ton chapeau.
Mon ami, tes erreurs et ta folle jeunesse
De ton malheureux père ont hâté la vieillesse.
Ce père fut pour moi le meilleur des amis.
Je te retrouve enfin, je lui rendrai son fils.

Belton.

Mais, monsieur…

Mowbrai.

Mais, monsieur…Heum, monsieur ! C’est Mowbrai qu’on me nomme.

Belton.

Pensez-vous…

Mowbrai.

Pensez-vous… Penses-tu… Je ne suis qu’un seul homme