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sortir, je reste pour vous répondre sur le cliamp, et mettre moi-même la mienne à la poste , afin de ne laisser, s'il est possible, aucun hasard contre moi. Je ne perdrai point de temps à me plaindre de ce que vous ne m'avez point répondu aux deux lettres que je vous ai écrites , l'une , il y a près de deux ans, et Tautre l'année dernière , au mois d'a- vril , juste au moment où j'ai quitté Paris , dans l'idée de n'y revenir jamais qu'en qualité de sim- ple voyageur tout au plus. Je suppose que vous n'avez reçu aucime de ces deux lettres, et le ton de la votre me le persuade aisément. I^e hasard qui fait que je ne reçois celle-ci c[ue Cjuatre mois après , doit me faire admettre très-facilement une supposition dont mon amitié s'accommode beau- coup mieux que de votre silence. En voilà assez là-dessus ; les moraens sont précieux depuis que je vous ai retrouvé. Oui , mon ami , je vous re- mercie de votre égoïsme , et je ne lui reproche que de ne s'être pas donné encore plus de carrière. Vous me ferez sans doute le même reproche; mais ayant tant de choses à vous dire , comment ne pas le mériter en partie? Jamais la vie d'un homme n'a été moins féconde en événemens, et jamais elle n'a été plus remplie, tant bien que mal. J'ai fait mille lieues sur une feuille de papier ; voilà mon histoire depuis près de quatre ans. Je vous ai déjà étonné en vous parlant d'un éternel adieu dit à la ville de Paris, l'année dernière. Oui, mon ami, c'en élait fnit , et j'ai vécu six mois on
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