Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/310

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LETTRE XTII.

A MADAME AGASSE.

Voici le moment où je commence à soulever mon âme, aurès le coup qui vient de l'accabler. C'est ce qui m'a empêché, mon aimable amie, de répondre à votre lettre. Un autre sentiment m'a emnèché de courir à vous. J'ai ciaint , je i'avoùrai , j'ai craint votre présence autant que je la désire; j'ai craint d'être suffoqué en voyant, dans ces pre- miers jours, !a personne que mon amie aimait le j)lus, et dont nous parlions le plus souvent. Le cœur sait ce qu'il lui faut. C'est de vous que j'ai besoin maintenant : j'irai vous voir au premier jutir, mais le matin, vers les dix heures. Je ne ré- ponds pas du premier moment ; mais je ne suffo- qu(îrai point, parce que mon cœur peut s'épancher auprès de vous, itîais quand je songe que ce même jour, et sa'.is doute à c^tte même heuie où je serai chez vous, elle vous verrait aussi. .. Je m'arrête, et ne puis plus écrire; les larmes coulent; et c'est, depuis qu'elle i/est plus, le moment le moins malheureux.

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