Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/375

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îa conversation. Ce mot-!à nîcnie est-il honnête ? N'opposer que les sopliisnies de l'amour propre aux plaintes de l'amitié et à l'éloquence de la mo- rale et du cœur , est-ce le rôle d\m ami, ou même d'un honnête homme? Ce n'est pas, je vous le répète , qu'en toute autre chose il ne le soit infi- niment; mais il n'est pas en moi de croire que qui ne l'est pas en ceci puisse jamais être un ami sûr. Pour moi, j'avoue que ceci Ta mis à distance ; et malheureusement, je sais que c'est m'appauvrir plus que lui. Au reste, ne craignez rien pour notre honneur à tous deux; une amitié de plus de vingt ans ne saurait finir; et je serai toujours plus en mesure qu'il ne fiiudra pour négocier entre vous et D. P. , qui d'ailleurs est trop juste et trop adroit pour ne pas s'employer, même avec ferveur, dans tout ce qui pourra vous être utile. Vous avez très-bien fait de ne me demander que vingt-cinq louis; et je trouve même que c'est beaucoup, d'après le bilan de votre aimable ami, Il ne me paraît pas sage que je ne donne point de reçu; car sans rêver empoisonneurs et assassins, comme mon larve d'hier , je me*sens très-mortel ; mais quant au porteur de la somme , je me con- formerai aux instructions que vous me donnez, en vous priant de recevoir une note de ma main qui me tranquillise sur les événemens. Veuillez me mander aussi si je dois le savoir vis-à-vis du pré- teur , et si l'hommage de ma reconnaissance lui déplairait. Il me semble qn'il vous connaît trop

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