Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/376

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pour douter que vous ne m’ayez nommé celui dont j’étais l’obligé ; car je le suis enfin, quoique tout soit accordé à votre médiation. Dites-moi donc ce que je dois faire et dire ; car il n’est pas en moi d’être ingrat ; mais je ne voudrais pas déplaire ni dépasser la mesure par reconnaissance.

Bon soir, mon très cher ami ; travaillez, mais ménagez votre santé ; marchez, digérez, espérez et aimez-moi.

P. S. Au reste, mon ami, j’ai pensé comme vous que nous pourrions un jour, et à chaque belle saison, faire de fort jolis romans ensemble : ainsi je garde l’historiette ; je garde vos lettres aussi ; gardez les miennes si vous voulez, nous les ferons copier quelque jour ensemble et en alternant. Il se trouve dans les lettres une foule de choses d’autant mieux dites, qu’elles le sont avec liberté, qu’on ne retrouve plus, et qu’on est fâché d’avoir perdues. Eh ! puis, comme monument d’amitié, n’est-ce pas une assez douce chose ?


LETTRE V.

J’ai reçu votre lettre du vendredi, mon cher ami, et j’ai béni votre griffonnage mèmiC qui m’a valu quatre pages de l’ami le plus cher, le plus profondément estimable et le plus sympatique à