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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/380

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374 OEUVRES

ni même diflicile à cicatriser, attendu cjii'il sait rire, et ne sait ni s'aveugler, ni être aveuglé, je me donne avec patience et sécurité quelques jours de plus, pour une épreuve sur laquelle je ne veux pas me tromper, puisque mon erreur pourrait nuire au bien-être de mon ami, soit par la privation, soit par l'illusion. Eh donc, mon très-cher, que l'on écrive , dùt-on faire cette lettre comme la scètie d'un draîuc dont la situation n'existe que dans l'imagination de l'inventeur ; que l'on écrive, d'un style très-tempéré, mais très-doux, qui tienne dans luie très- grande iucersitude du sentiment qui aura dicté une lettre, laquelle surtout doit pou- voir être expliquée et avouée à tout événement. Si M. Démocrite trouve cela dif iicile , tant pis ; mais ii peut bien croire que ce n'est pas à lui qu'on s'adresserait pour chose aisée.

Quelque chose qui vous paraîtra plaisant , c'est que j'ai écrit , il y a quatre jours, au gentil- h(^nmîe hibernois , au sujet de sa progéniture mal baptisée , précisément les mêmes choses , et presque dans les mêmes termes, que vous me les écrivez; et cela a très-bien réussi , non pas seu- lement chez Aspasie qui en a ri comme une folle , mais à la grille deChaillot, tant on a l'esprit aigu et bien fait.

Somme toute , mon ami , attendez, si vous y mettez encore q^ielque prix. Je vous promets que vous iH' laiss(M'ez pas long-temps notre ami dans l'inceitilude : et puis , il n'est |)a> do ces raison-

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