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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/412

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4o6 OT.UVRES

il faut nous tenir dans les généralités. Mais je ne puis pas me refuse! au plaisir de frotter la tête la plus électrique que j'aie jamais connue. Je ne per- drai pas mon temps ici ; et si la misère et le mal- heur ne font pas justice de moi, je répondrai peut-être à mes ennemis et à mes prétendus amis presque aussi coupables que mes ennemis , mais delà seule manière qui me convienne désormais , par de bons et d'utiles ouvrages, tous portant mon nom; car, dès le premier, j'annonce que tout ce qui ne le portera pas me sera faussement attribué , afin qu'on n'essaie pas de m'imputer les viles anonymités qui pullulent ici. Quoiqu'il ar- rive, vous n'aurez pas à rougir de moi, soyez-en bien assuré; mais quand vous presserai-je contre mon cœur? C'est en vérité ce qu'il m'est impos- sible de dire ; à cet égard , j'ose à peine fixer l'a-

Je vous ai déjà écrit, mon cher ami, sur le brillant surcroît de fortune qui vous est arrivé: / j'en étais en colère, et je ne suis pas encore très- calme à cet égard ; mais je veux vous croire dé- guignoné , comme vous dites : c'est cependant luie dérision , si vous ne devez commencer à tou- cher que dans trois ans, à moins qu'on ne vous en donne neuf d'avance. Madame de N. vous écrira le premier courrier. Aujourd'hui, il est trop tard, et ses beaux yeux souffrent à la lumière; elle vous prie de l'aimer , et de m'écrire souvent; car elle prétend que je suis très-mauvaise compa-

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