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et c'est-là , sans doute, une grande jouissance pour moi ; mais la circonstance en a redoublé la sa- veur. Je suis triste et malheureux ; ma douce et charmante compagne est malade, et malade de lanoueur : elle est à son onzième accès de fièvre. Heureusement les accès sontintermittens , et lais- sent deux jours de passables ; mais l'extrême fai- blesse , l'agacement des nerfs , les accidens de femmes qui en ont résulté , l'ont jetée dans une situation très fâcheuse , quoique au fond , peu inquiétante; d'un autre coté, ma bourse n'avait que faire de cet échec. Toute visite de médecin réputé ( et peut-on en choisir un autre pour son amie? ) coûte im louis à Londres ; c'est acheter cher l'inquiétude. Enfin, mes ressources sont à leur terme ; et non seulement je n'ai point encore obtenu le pain de la loi , mais je n'obtiens pas même de réponse de mes gens d'affaires. Heureu- sement Target retourne incessamment à Paris , et se charw de mettre un terme à cette indécision cruelle.
On projette de me charger d'un grand ouvrage, qui m'assurerait le nécessaire pour long temps ; mais l'entreprise en est encore fort incertaine. Chaiiguyon me propose aussi, de Hollande, de la besogne ; mais il faut le temps de la faire. Tout cela combiné , mon ami, dessinez le premier trait d'une situation dont voti-e imagination ne saura que trop faire un tableau fort triste, mais qui pourtant n'est pas désespéré. Le grand , le vrai
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