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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/426

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tra%ail forcé ; et je n'aime pas assez la littéfaturof, quoique j'en sois idolâtre , pour pouvoir désiref de l'enrichir à vos dépens, et d'autant moins que tôt ou tard les trésors de votre génie lui arrive- ront. Pourquoi donc se hâter, au risque de ruiner votre santé ? Mais vous m'auriez fait bien plaisir de me récapituler la réception de mes lettres, ou du moins de me les signaler par cpielques traits détaciiés; car j'en ai quatre ou cinq au moins sans réponse; et vous ne me j^arlez que de celle où je vous entretiens du conservateur. Au reste , comme il n'y avait dans les autres aucun motif de suppiession , je suppose qu'elles sont arrivées à bon port. Car j'entends bien pourquoi l'on gène la liberté de la presse; en dépit des cent mille et une raisons que j'en pourrais donner , je trouve qu'on peut résumer cette cpiestion dans un argu- ment très-court. Quel mal y aurait il qu'il n'y eût pas tel , tei, tel, tel et tel livres ? Et cela, jusques et inclusivement ia Bible, où pourtant il est dit cpie toute puissance vient de Dieu, et sans égard à ce que la poudre à canon, le plus utile de tous les livres à ceux qui n'en v(ailent point, serait encore dans le cerveau du pèie étei-nel, si Adam ne nous eût pas transmis la faculté de faire des livrei?? Qu'avez-vous à ré|3ondre à celaPheim ! mais poiuquoi génerait-on le commerce des lettres? Il n'a pas du tout les mêmes consé(juenccs; car cjuel homme , à moins d'être insensé , ne sait pas qu'il éciit sous les yeux vigilans de tous les sages et

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