Aller au contenu

Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

43 O OiiUVRES

doive des remercîmens pour votre conduite en- vers Target, si un devoir de reconnaissance ne m'excitait pas en ce moment à secouer mon spleen et à vaincre ma mélancolique paresse.

Je ne vous ai jamais recommandé personne en France , mon bon ami , pas même moi , parce que j'ai toujours trouvé que cette discrétion était un devoir étroit de délicatesse et d'honnêteté envers un homme que son mérite personnel et le hasard des circonstances ont mis en mesure , même in- time, avec les grands, sans qu'il ait jamais voulu compromettre son indépendance, trafiquer de leur amitié, mettre en un mot, en manière quelconque, à profit, sa situation ; mais lorsqu'il s'agit d'un étraiiger , homme de mérite , à recom- mander au dehors, comme on ne peut soupçon- ner en aucune façon les intentions et les motifs de celui qui s'y intéresse , comme ces sortes de déférences hospitalières honorent les hommes en place et peuvent leur être utiles , comme vous ne vous êtes point inteidit de conseiller des actions Ijonnétes , et que c'est même la seule part que vous vous sovez réservée dans les affaires de ce monde , je peux me permettre d'éîie plus hardi. Après cette longue préface, voici ce dont il s'agit:

M. William Manning , beau-frère de M. Vaug- han, homme d'un très-grand mérite, l'un des plus vrais philantropes qu il y ait en Europe, et cer- tainement l'Anglais le plus dégagé des préjugés moraux qui existe , auquel j'ai été recommandé

�� �