Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/72

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! 68^ OEUVRES

Ce même mot n'a rien qui choque , parce qu'il est préparé par riinagc; de la voix qui frappe. Cependant , je crois qu'il est mieux encore , quand il est employé au singulier , comme dans Iphigénic en Aulide :

Oui, c'est Agiimciuuon , c'csl ton roi qui l'évcillc , ^ iens , reconnais la voix qui frappe ton oreille.

Cette remarque devient plus pénible , lors- qu'on parle de i'Etre-supréme, et qu'on l'envisage sous la figure humaine. Alors, si l'on veut nom- mer quelque partie du corps , on ne doit pres- que jamais parler qu'au singulier. Ainsi l'on dit , la main de Dieu m a soutenu^ et non pas les mains de Dieu : le doigt de Dieu m'a guidé , et non pas les doi^s de Dieu.

Cette raison semble être fondée sur la con- science que nous avoris tous de la force de Dieu , qui n'a pas besoin de moyens compliqués pour exécuter ses desseins , parce que cela prouverait effort , et que tout n'est qu'un jeu pour sa puis- sance mfuiie.

Quel pro'ane en «es lieux s'ose avancer vers nous ?

S'ose avancer , pour ose sdvancer , serait une faute maintenant ; mais du temps de Racine ^ non-seuienient cela n'en était pas une, mais cette nianièrc de s'expiimer 'tait préférée à 1a mo- derne. Il y a plus de grâce , ce me semble , en cette

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