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Page:Chamfort - Maximes, Pensées, Caractères et Anecdotes, 1796, éd. Ginguené.djvu/249

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et anecdotes.
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celui d’un tyran, & s’échauffant par degrés, il fit une description épouvantable des malheurs dont l’humanité était accablée sous un Roi despotique, conquérant, &c. Le Roi de Prusse ému, laisse tomber quelques larmes. Voyez, voyez ! s’écria M. de Voltaire : il pleure, le tigre.

On sait que [[w:Paul d’Albert de Luynes|M. de Luynes, ayant quitté le service pour un soufflet qu’il avait reçu sans en tirer vengeance, fut fait bientôt après Archevêque de Sens. Un jour qu’il avait officié pontificalement, un mauvais plaisant prit sa mître & l’écartant des deux côtés : c’est singulier, dit-il, comme cette mître ressemble à un soufflet.

Fontenelle avait été refusé trois fois de l’Académie, & le racontait souvent. Il ajoutait : J’ai fait cette histoire à tous ceux que j’ai vus s’affliger d’un refus de l’Académie, & je n’ai consolé personne.

À propos des choses de ce bas monde, qui vont de mal en pis, M… disait : j’ai lu quelque part, qu’en politique il n’y avait rien de si malheureux pour les peuples que les règnes trop longs. J’entends dire que Dieu est éternel ; tout est dit.

C’est une remarque très-fine & très-judicieuse de M… que quelque importuns, quelque insuppor-