Quelques notes succinctes, rendues indispensables par certaines obscurités du texte, et des variantes fournies par une lecture attentive des Œuvres Choisies de Chamfort, imprimées en 1879, terminent l’ouvrage.
Considéré comme penseur, comme moraliste, N. Chamfort vient après La Rochefoucauld et La Bruyère, corrigeant en amertume et en scepticisme ce que l’un offre de conventionnel ou de suranné et l’autre de volontairement morose. Avec La Bruyère, il représente, a-t-on dit, l’esprit français dans ce qu’il a de plus original et de plus affiné. Observateur qui sait, à l’occasion, se mêler à la comédie sociale, s’il est misanthrope, c’est par infortune plus encore que par goût ou par mépris. L’expérience des hommes lui a ouvert les yeux. Ses mots sont à la fois brûlants et brillants, mais sa philosophie trouve un correctif dans sa propre sensibilité. Cet homme de l’ancien régime, désabusé, ce classique rebelle à son temps, — et qui l’eût été également au nôtre, — cet apôtre de la liberté, fidèle à son dogme et qui en mourut, est un homme nouveau. Rien dans son œuvre ne semble avoir vieilli. Les « Maximes » d’autrefois : traits caustiques et réparties ingénieuses, qu’il exprime en termes