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Champlain y envoya le sieur Foucher avec cinq ou six hommes, une femme et une petite fille.

Considérant, d’un autre côté, que le fort de Québec « était bien petit, pour y retirer, dans un besoin, tous les habitants de la place, il résolut de l’abattre et de l’agrandir ; ce que je fis, dit-il, jusqu’au pied, pour suivre mieux le dessein que j’avais ; auquel j’employai quelques hommes qui y mirent toute sorte de soin.» Il y ménagea, «selon l’assiette du lieu, deux petits demi-bastions bien flanqués. La ruine du petit fort servit en partie à refaire le plus grand.» Il se composait de fascines, et de terrassements, en attendant un jour qu’on le fît revêtir de murailles.

Après les travaux du fort, les logements de l’habitation et le magasin réclamaient la plus large part de son attention. Il fit couvrir la,moitié du grand corps de logis, commencé depuis si longtemps, et faire quelques menues réparations.

L’hiver de 1626 à 1627 fut un des plus longs que l’auteur eut passés dans le pays, et il fut marqué par la perte du premier habitant de Québec, Louis Hébert, qui mourut des suites d’une chute.

Pendant ce même hiver, quelque nation voisine des établissements Flamands, à laquelle les Iroquois avaient tué vingt-quatre hommes (sans compter cinq flamands), parce qu’elle n’avait pas voulu leur donner passage pour aller faire la guerre aux Loups, offrirent des présents considérables aux sauvages alliés pour les engager dans une grande coalition contre ces ennemis implacables. Plusieurs chefs montagnais, algonquins et autres les avaient ac-