CHAPITRE VII.
E ſamedy enſuyuant, nous partiſmes des Trois Riuieres, & vinſmes mouiller l’ancre à vn lac, où il y a quatre lieues. Tout ce pays depuis les Trois Riuieres iuſques à l’entrée dudict lac, eſt terre à fleur d’eau, & du coſté du Su quelque peu plus haulte. Laditte terre eſt trés bonne, & la plus plaiſante que nous euſſions encores veuë. Les bois y font aſſez clairs, qui faict que l’on pourroit y trauerſer aiſément.
Le lendemain, 29. de iuin[1], nous entraſmes dans le lac, qui a quelques quinze lieuës de long[2], & quelques ſept ou huict lieuës de large. A ſon entrée du coſté du Su enuiron vne lieuë, il y a vne riuiere[3] qui eſt aſſez grande, & va dans les terres quelques ſoixante ou quatre-vingts lieuës ; & continuant du meſme coſté, il y a vne autre petite riuiere qui entre enuiron deux lieuës en terre, & ſort de dedans vn autre petit lac[4] qui peut contenir quelques trois ou quatre lieuës. Du coſté du
- ↑ Le jour de la Saint-Pierre. C’est pour cette raison sans doute que ce lac a été appelé lac Saint-Pierre. Il avait porté précédemment le nom d’Angoulême (Thévet, Cosmographie Universelle, t. II).
- ↑ Dans sa plus grande longueur il n’a que neuf ou dix lieues.
- ↑ Probablement la rivière de Nicolet ; mais elle ne va pas si loin dans les terres.
- ↑ Il semble ici que l’auteur parle de ce que nous appelons aujourd’hui baie de La Valière.