cens lieuës. Et eſt très certain qu’il y a des riuieres en la coſte de la Floride que l’on n’a point encore deſcouuertes ; leſquelles vont dans les terres, où le pays y eſt très bon & fertille, & de fort bons ports. Le pays & coſte de la Floride peut auoir vne autre temperature de temps, plus fertille en quantité de fruicts & autres choſes, que celuy que i’ay veu ; mais il ne peut y auoir des terres plus vnies ny meilleures que celles que nous auons veuës.
Les ſauuages diſent qu’en laditte grande baye de Chaleurs il y a vne riuiere qui a quelques vingt lieuës dans les terres, où au bout eſt vn lac[1] qui peut contenir quelques vingt lieuës, auquel y a fort peu d’eau ; qu’en eſté il aſſeiche, auquel ils trouuent dans la terre enuiron vn pied ou vn pied & demy, vne maniere de metail qui reſſemble à de l’argent que ie leur auois monſtré ; & qu’en vn autre lieu proche dudict lac, il y a vne mine de cuiure.
Voilà ce que i’ay appris deſdicts ſauuages.
CHAPITRE XI.
Ous partiſmes de l’Iſle Percée le dix neuf iour du dict mois pour retourner à Tadouſac. Comme nous fuſmes à quelques trois lieuës du Cap l’Eueſque[2], nous fuſmes contrariez d’vne tour-
- ↑ Probablement le lac Métapédiac. (Voir la carte de 1612.)
- ↑ La tradition, relativement à ce cap, ne paraît pas s’être bien conservée ; on ne le trouve même pas mentionné dans la plupart de nos cartes modernes. Parmi les anciens géographes, les uns le placent à peu près à mi-chemin entre le cap des Rosiers et Matane, et les autres à quinze ou vingt lieues environ à l’est du cap Chate.