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forme, manuscrit, un tableau de cinq pieds cinq pouces de long, sur dix pouces de hauteur, divisé en vingt colonnes de signes hiéroglyphiques et hiératiques homophones, accompagnés des lettres coptes correspondantes, est un appendice à la page 33 de ce même manuscrit[1]. Enfin, les feuillets 353 à 471 (et celui-ci est le dernier) proviennent aussi de la première copie.

Ce signalement minutieux du manuscrit de la Grammaire Égyptienne n’est point ici une superfétation, ni l’effet d’une préoccupation, en tout cas bien pardonnable à l’éditeur : mais il faut qu’on puisse toujours constater son identité, puisque ce manuscrit est l’inventaire authentique, irrécusable, de toutes les découvertes dont les sciences historiques seront à jamais redevables à Champollion le jeune ; tous les résultats consignés de sa main dans son ouvrage, sont le fruit de son génie, de sa persévérance ; et le manuscrit de la Grammaire Égyptienne, religieusement conservé dans un dépôt public, devra servir, dans tous les temps, à démontrer, sans espoir pour les prétentions rivales ou envieuses, jusqu’où son auteur avait porté la connaissance de la théorie des écritures égyptiennes ; quels développements il avait donnés à sa découverte primitive durant les dix années qu’il put lui consacrer encore ; quelles fécondes applications il en fit à l’histoire de l’antique civilisation, et comment les certitudes de ses principes se multiplièrent par ces applications mêmes. Ce qu’on fera de plus sur ce vaste sujet, ce qu’on trouvera de vrai après lui, appartiendra à ses plus heureux disciples et ne sera pas sans gloire pour eux : mais ce qu’il a écrit de sa main ne peut être à personne qu’à lui ; l’équité publique protégea dans tous les temps les droits et les priviléges de l’intelligence.

Il n’est pas non plus indifférent de faire savoir à quelle époque, dans l’histoire des ouvrages de Champollion le jeune, appartient sa Grammaire Égyptienne, afin de déterminer sûrement le degré d’autorité dont cette composition se trouve revêtue par sa date même, eu égard au développement successif des théories de l’auteur, et à leur perfectionnement au moyen d’observations nouvelles ou de quelque modification dans l’usage des observations antérieures. Nous dirons donc que la Grammaire Égyptienne est son dernier ouvrage. Il en fit la première copie, qui en est la seconde rédaction, aussitôt après son retour du voyage en Égypte, et il inséra dans son manuscrit un assez grand nombre d’exemples tirés

  1. La page 21 de la première copie est attachée à la page 20, afin de montrer qu’il n’existe pas de lacune entre la page 20 de la première copie et la page 21 de la seconde ; cette page 21, qui fait la liaison, étant la même dans les deux textes.