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énigmatiquement exprimées, la Haute-Égypte par la coiffure nommée , la couronne blanche , et la Basse-Égypte par la coiffure nommée , la couronne rouge , ornements royaux, symboles consacrés de la domination souveraine sur ces deux principales parties du royaume des Pharaons[1]. L’épervier perché sur une enseigne , et souvent décoré du fouet , exprime l’idée Dieu en général[2] ; le serpent uræus quelquefois paré de différentes coiffures symboliques, devient le signe de l’idée déesse en général, d’une déesse mère et nourrice [3], d’une déesse ou reine de la région supérieure , ou enfin, d’une déesse ou d’une reine de la région inférieure , suivant le sens particulier de l’insigne qui surmonte la tête du reptile. Le phénix, oiseau fantastique et à bras humains élevés en signe d’adoration , fut l’emblème des esprits purs exempts des souillures terrestres et à la dernière période des transmigrations[4] ; une étoile employée dans un sens symbolique, rappelait l’idée d’un Dieu ou d’une essence divine[5] ; une corbeille tressée en joncs de couleurs variées

    . Parole de la part d’Amon-ra : mon fils (né) de mon germe, nous t’accordons de longs jours pour gouverner la région d’en haut et la région d’en bas. (Inscription des piliers du Rhamesséum à Thèbes.)

  1. Inscription de Rosette, texte hiéroglyphique, ligne 10 ; texte grec, ligne 46.
  2. Horapollon, livre I, hiéroglyphe 6, et dans l’exemple suivant : Amenóph, Dieu grand, qui réside dans la région de Pôné, (inscriptions de Dendérah.)
  3. Comme dans ce titre de Domitien à Dendérah : Aimé par la déesse nourrice souveraine de la région de Pôné.
  4. Horapollon, livre I, 35 ; II, 57 ; et le Traité d’Isis et d’Osiris.
  5. Id. II, 1.