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, ou par abréviation, exprimait symboliquement l’idée maître ou seigneur[1], on représentait la même idée par l’image du sphinx, , combinaison d’une tête humaine avec un corps de lion, comme pour désigner la force morale unie à la force physique[2].

51. Les caractères tropiques ou symboliques existent en assez grand nombre dans le système graphique égyptien. Comme les caractères figuratifs, chacun d’eux exprime à lui seul une idée complète ; mais les idées dont ces caractères isolés étaient les signes, pouvaient être rendues par une tout autre méthode que l’imitation directe ou l’assimilation : cette troisième méthode consiste à peindre les sons et les articulations des mots, signes oraux de ces mêmes idées dans la langue parlée.


C. Caractères phonétiques.

52. Les caractères de la troisième classe, la plus importante, puisque les signes qui la composent sont d’un usage bien plus fréquent que ceux des deux premières, dans les textes hiéroglyphiques de tous les âges, ont reçu la qualification de phonétiques, parce qu’ils représentent en réalité, non des idées, mais des sons ou des prononciations.

53. La méthode phonétique procédait par la notation des voix et des articulations exprimés isolément, au moyen de caractères particuliers, et non par la notation des syllabes. La série des signes phonétiques constitue un véritable alphabet et non un syllabaire.

54. Considérés dans leur forme matérielle, les caractères phonétiques

  1. Inscription de Rosette, texte hiéroglyphique, lignes 6, 12, etc. ; texte grec, lignes 38, 49, etc.
  2. Principalement dans les textes hiéroglyphiques des temps postérieurs.