Le Copte qui a écrit cette nomenclature curieuse, n’a mis très-souvent que le commencement du nom grec, comme par exemple, λεγου, au lieu de Λυχωνπολιστ, Πανοστ pour Πανωνπολιστ. Cet usage avait pris naissance chez les Romains et les Grecs du bas Empire qui, dans leurs itinéraires, n’ont donné qu’une portion du nom des villes. Ainsi, l’on y trouve Lyco, Laton, Panos, Héracléo, à la place de Lycopolis, Latopolis, Panopolis, Héracléopolis. Les anciens Egyptiens eurent aussi cet usage. L’on remarque, par exemple, Ϩⲟⲩ, Hou, et Ⲁⲛⲟ, Ano en dialecte thébain, pour Ϯⲃⲁⲕⲓⲛϩⲟⲩ, Tibaki-an-Hou, Ⲧⲃⲁⲕⲓⲁⲛⲟ, la ville de Hou, la Διοστπολιστ des Grecs, qui dans notre manuscrit se trouve orthographié Τιοστπολιστ.
Un des avantages propres au tableau que nous venons de présenter, c’est de fixer irrévocablement la situation des villes qui y sont comprises et dont l’emplacement était incertain, ou n’était pas démontré d’une manière incontestable. Ces renseignemens sont d’autant plus précieux qu’ils sont plus sûrs.
Outre les manuscrits coptes de la Bibliothèque impériale, nous avons eu le soin de compulser ceux de la bibliothèque du chevalier Nani de Venise, publiés par le père Jean Mingarelli[1]. Ces fragmens, écrits
- ↑ Ægyptiorum Codicum reliquiæ Venetiis in bibliothecâ Naniand asservatæ, Bononiæ, 1785, in-4.o