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Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/49

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plus de l’arabe que du grec, quoique les grammaires grecque et égyptienne n’aient entr’elles aucune similitude[1].

Les altérations que les Arabes ont fait subir aux noms égyptiens, sont cependant peu considérables ; le génie de leur langue les rendait bien souvent nécessaires.

L’alphabet égyptien renfermait plusieurs lettres qui leur étaient inconnues ; telles sont p, o, et ó. Ils leur substituèrent leur b et leur ou, et o fut quelquefois remplacé par a. Ainsi ces noms égyptiens Ⲡⲁⲛⲁϩⲟ, Panaho, Ϣⲟⲧⲡ, Schotp, Ⲕⲱⲥ, Kôs, furent rendus par Banaha, Schothb, et Kous. Le ϫ genga, leur parut tenir le milieu entre leur ssâd et leur schin, et ces deux lettres furent employées indifféremment à la place du ϫ, comme on le voit par les mots Ϫⲁⲡⲁⲥⲉⲛ, Sjapasen, Ϫⲁⲛⲓ, Sjani, qu’ils écrivirent Schabas et Ssân. Au lieu de ces deux lettres, ils se servirent quelquefois du sin, comme dans Samannoud, pour Ϫⲉⲙⲛⲟⲩϯ, Sjamanoudi ou Sjemnouti.

Ils remplacèrent aussi le ϩ hori égyptien par leur ha et leur hha ; nous citerons pour exemple Ⲧⲟⲩϩⲟ, Touho, et Ϩⲟⲩ, hou, qu’ils ont rendus par Thahha et Hou.

  1. Barthélemy, dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (tome XXXII, page 212), présente une série de mots communs à ces deux langues.