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Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/50

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Le kha arabe exprimait exactement le son du ϩ, Khéi des Égyptiens ; aussi ont-ils bien orthographié les mots où se trouvait cet élément, tandis que les Grecs ont été dans l’impossibilité de le faire. Le nom de la ville de Ⲥϧⲱⲟⲩ, Skhôou, en est une preuve frappante. Les Arabes l’ont écrit Sakha et les Grecs Ξοις, parce qu’ils ne pouvaient pas rendre, comme les Arabes, le son palatal du Ϧⲉⲓ, Khéi égyptien. Les deux lettres égyptiennes ϯ et Ϯ éprouvèrent aussi des modifications chez les Arabes. Ils ont presque toujours écrit D là où les Égyptiens écrivaient , et les Grecs Τ ou Θ par corruption. Il est facile d’en donner la raison. Les Coptes confondaient le T avec le D, et ils prononçaient presque toujours T comme D. Il est même prouvé que cette dernière lettre est absolument étrangère à leur alphabet propre, puisque tous les mots employés dans leurs livres, où cet élément alphabétique se trouve, sont étrangers et n’appartiennent point à la langue copte. Les anciens Égyptiens avaient pour elle la même répugnance ; en trouve la preuve dans le texte égyptien du précieux monument de Rosette. Dans la partie grecque de cette inscription, il est question d’Areïa, fille de Diogène, Canéphore d’Arsinoé Philadelphe, Καιηφορου Αρσινοησ‌τ Φιλαδελφου Αρηιασ‌τ πησ‌τ Διογενουσ‌τ ; la partie du texte égyptien qui est la traduction de ce passage grec, porte areîe tischeri tîekno fai