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monuments historiques

boliques dont ils sculptaient habituellement les images. Les mains de la statue tenant les insignes caractéristiques de l’ordonnateur de l’univers physique, le Nilomètre[1] combiné avec le sceptre à tête de coucoupha et la croix ansée, sont d’un très-bon style. Le reste du corps est ceint, comme toutes les autres figures de Phtha soit peintes soit en relief, d’une tunique étroite qui l’enveloppe jusque sous la plante des pieds. Le socle faisant partie du même bloc que la statue entière, porte la dédicace du monument faite par le roi Aménophis II qu’on y qualifie de dieu vivant et gracieux, chéri de Phtha dominateur du monde, dieu puissant, seigneur des panégyries.

Une pareille dédicace reparaît sur une seconde statue de Phtha, qui fait partie de la même collection. Celle-ci, encore d’un travail très-fin et de pierre calcaire blanche très-dure, représente le dieu assis sur un trône, et n’avait que trois pieds et demi de hauteur, y compris la tête qui n’existe plus. Un enfoncement allongé et de forme quadrangulaire, qui coupe le milieu du collier, me fait croire que la tête du dieu était rapportée et d’une matière différente. Quoi qu’il en soit, cette statue a été dédiée, comme le disent les légendes gravées en très-beaux hiéroglyphes sur le devant

  1. Panthéon égyptien, Ve livraison, explication de la Pl. 16.