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première lettre.

du trône, par : le dieu bienfaisant, le dominateur par Phré et par Saté, le fils du soleil Aménof aimé de Phtha. Le dossier du trône porte une troisième inscription fracturée vers le haut, et exprimant ces paroles que, conformément à l’étiquette observée dans les sculptures égyptiennes, le dieu reconnaissant adresse au Pharaon : Nous avons donné une vie exempte de satiété, la richesse et la domination, au dieu bienfaisant seigneur du monde, Aménof, aimé de Phtha.

Il faut aussi, Monsieur le Duc, rapporter au règne du même Aménophis II qui vécut quelques siècles avant l’époque où les Grecs placent leur Memnon et le siége d’Ilion, d’autres statues de la collection de Turin, au nombre de trois, représentant une déesse à tête de lion, assise sur un trône, et tenant en main le signe de la vie divine. Toutes les statues semblables, déjà communes dans les musées de l’Europe, sont des images de Néith, l’Athénè guerrière des Égyptiens, considérée comme veillant par sa force céleste à la conservation des êtres, au maintien des états, à la défense de l’Égypte. Cette divinité du premier ordre, particulièrement adorée à Memphis, reparaît parmi les déesses de la seconde classe, associée, sous le nom de Tafné, à l’Hercule égyptien. C’est à cause de ces attributions, que des images de cette déesse protectrice furent placées en très-grand nombre,