Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/486

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causaient ainsi au pays ; mais ces monuments n’en sont pas moins perdus sans retour, et leur perte réveille, dans toutes les classes instruites, une inquiète et bien juste sollicitude sur le sort à venir des monuments qui existent encore.

Voici la note nominative de ceux qu’on a récemment détruits :

Tous les monuments de Cheïk-Abadé ; il ne reste plus debout que quelques colonnes de granit ;

2° Le temple d’Aschmouneïn, l’un des plus beaux monuments de l’Égypte ;

3° Le temple de Kaou-el-Kébir ; ici le Nil a autant détruit que les hommes ;

4° Un temple au nord de la ville d’Esné ;

5° Un temple vis-à-vis Esné, sur la rive droite du fleuve ;

6° Trois temples à El-Kab ou El-Eitz ;

7° Deux temples dans l’île, vis-à-vis la ville d’Osouan, Géziret-Osouan.

Ce qui fait une perte totale de treize ou quatorze monuments antiques, du nombre desquels trois surtout étaient du plus grand intérêt pour les voyageurs et les savants.

Il est donc urgent et de la plus haute importance que les vues conservatrices de Son Altesse étant bien connues de ses agents, ceux-ci les suivent et les remplissent dans toute leur étendue ; l’Eu-