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ATHÔR ou HATHÔR.

(athôr, athyr, atar, aphrodite, vénus.)
Planche 17 (B)

L’une des formes les plus habituelles d’Athôr, dans les peintures et bas-reliefs d’ancien style égyptien, est celle que reproduit la planche ci-jointe. Cette figure est tirée d’une grande scène sculptée et peinte dans le tombeau du pharaon Ouserei-Akenchérès Ier, douzième roi de la XVIIIe dynastie diospolitaine, monument magnifique découvert à Thèbes par le célèbre Belzoni. Ce tableau, gravé sur l’épaisseur d’une des portes de ce vaste hypogée, représente, de proportion naturelle, la déesse Athôr accueillant avec affection le monarque défunt qui, sur plusieurs autres points de la catacombe, présente diverses offrandes à cette divinité, et en reçoit, en retour, le signe de la vie céleste.

Dans ces diverses sculptures, la tête de la déesse est surmontée d’un disque de couleur rouge, soutenu par deux cornes de vache peintes en noir. Un uræus, ou serpent royal, est suspendu au disque. Mais ces emblèmes n’appartenaient point spécialement à Athôr ; on les reconnaît aussi sur la tête d’Isis, de Selk, ils sont même placés quelquefois au-dessus de la coiffure de la grande mère divine Néith : d’où il semble résulter que, comme le vautour, le disque et les cornes de vache sont des insignes exprimant une qualité générale, une attribution commune à plusieurs déesses égyptiennes à la fois. On s’exposerait donc à de graves erreurs, en considérant certains attributs comme trop exclusivement propres à certaines divinités. Aussi est-il arrivé qu’on a souvent donné, sans raison, le nom d’Isis à des images de toute autre déesse, ou de reines mortelles empruntant les coiffures divines, par cela seul qu’on retrouvait, parmi leurs ornements, le disque soutenu sur deux cornes de vache. La légende hiéroglyphique inscrite à côté de ces images, peut seule, en cette occasion, donner une pleine certitude sur le personnage figuré. L’inscription qui accompagne la déesse gravée sur notre planche 17 (B), ne permet point de douter que ce ne soit là une véritable