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est reproduite dans les grands manuscrits funéraires hiéroglyphiques et hiératiques ; et, entre autres, dans le grand papyrus du cabinet du Roi[1]. Le texte, placé au-dessous de la représentation du dieu, contient aussi le nom hiéroglyphique précité, à l’exception de la voyelle finale[2].

Vers le commencement du même manuscrit, cette divinité paraît encore, assise sur une barque[3], mais sa tête est celle d’un homme, surmontée d’un scarabée dont les ailes sont repliées. Dans le texte qui se rapporte à cette scène, le dieu est simplement appelé TE ou TO-NOUTE, le dieu Tho (no 3). Si cette orthographe n’est point une simple abréviation du nom Thoré (no 2), on pourrait reconnaître ici l’Univers personnifié, le Monde, désigné, en langue égyptienne, par le mot TO. Horapollon nous dit aussi que le scarabée fut également le symbole du monde, Κόσμος[4], qui n’était, selon la doctrine égyptienne, qu’une production du dieu Phtah.

Quoi qu’il en puisse être, ce dieu porte, soit avec le nom de Tho[5], soit avec le nom de Thoré[6], la qualification de père des Dieux (leg. no 1), titre qui appartient en effet à l’Héphaistus égyptien, le dieu Phtah, comme le prouve l’obélisque, traduit en grec par Hermapion, monument qui donne au pharaon Ramsès le titre de préféré par Héphaistus (Phtah) le père des Dieux : Ὅν καὶ Ἥφαιστος ὁ τῶν θεῶν πατὴρ προέκρινεν[7].

La légende no 4 est la transcription hiératique du nom hiéroglyphique no 3.

  1. Voyez la Description de l’Égypte, Antiq., vol. II, pl. 73 et 75.
  2. Idem, pl. 75, col. 36, 56 et 59.
  3. Idem, pl.75, entre les colonnes 132 et 133.
  4. Hiéroglyphiq., liv. I, §. 10.
  5. Descript. de l’Égypte, Ant. vol. II, pl. 75, col. 135.
  6. Idem, col. 127 et 128.
  7. Ammien Marcelin, liv. XVII, ch. 4.