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ΡΟΟΗ, ΡΙΙΟΗ, ΙΟΗ.

(lunus, le dieu-lune, sélène.)
Planche 14 (B)

Les formes de convention sous lesquelles les Égyptiens figuraient le dieu Pooh dans leurs tableaux religieux ou symboliques, ne peuvent plus être incertaines d’après ce qu’on vient d’établir par l’autorité des monuments, dans l’explication de la planche précédente. Il nous resterait à connaître la manière dont on exprima le nom de ce dieu dans l’écriture sacrée. Malheureusement les dessinateurs de la commission d’Égypte, en copiant avec fidélité les différentes images de cette importante divinité, à laquelle toutefois on donne le nom d’Harpocrate dans le texte de la Description de l’Égypte, ont négligé de copier aussi avec le même soin les légendes hiéroglyphiques placées à côté de ce personnage. Nous n’avons pu suppléer à cette omission en consultant les peintures des sarcophages et des enveloppes des momies, parce que le dieu Pooh n’est jamais figuré, à notre connaissance du moins, sur les monuments funéraires de ce genre. Mais le dessin du zodiaque circulaire de Dendéra, donné dans ce magnifique ouvrage, nous a permis de remplir cette lacune : le nom hiéroglyphique du dieu Pooh est tracé deux fois dans les légendes sacrées perpendiculaires[1], placées à côté de la grande figure de femme ayant les bras étendus, sculptée à la gauche du zodiaque, et qui représente la déesse Tpé, le ciel personnifié.

Le nom hiéroglyphique du dieu Pooh ou Piioh (la Lune), (Voyez notre pl. 14 (A), no 1), est formé de deux caractères : 1o  d’un croissant à-peu-près semblable à celui que nous plaçons dans nos almanachs pour exprimer le premier ou le dernier quartier, figure qui, d’après le témoignage de Clément d’Alexandrie, était le signe de l’idée Lune dans l’écriture sacrée égyptienne[2] ; 2o  du caractère symbolique Dieu-måle, signe déterminatif d’espèce qui est le caractère final de tous les noms propres des dieux égyptiens.

  1. Descr. de l’Égypte, A., vol. IV, pl. 21.
  2. Σελήνην γράψαι βουλόμενοι σχῆμα μηνοειδὲς ποιοῦσι, les Égyptiens voulant écrire la lune tracent la figure d’un croissant. Stromat. liv. V, pag. 657. Édit. Potter.