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POOH HIÉRACOCÉPHALE.

(le dieu-lune à tête d’épervier.)
Planches 14 (F), 14 (F) bis

S’il arrive souvent que les descriptions, données par les auteurs grecs ou latins, des simulacres ou des statues des dieux adorés en Égypte, paraissent point s’accorder avec ce que nous montrent les monuments originaux placés sous nos yeux, plus souvent encore nous sommes forcés de reconnaître leur fidélité à cet égard et l’exactitude des renseignements sur la foi desquels ils écrivirent. Ainsi la description de l’image du dieu Cnouphis adoré dans l’île d’Éléphantine, est tellement circonstanciée dans Eusèbe[1], que les membres de la Commission d’Égypte, visitant les ruines d’un des temples de cette île, reconnurent aussitôt la représentation du dieu parmi les sculptures de l’édifice du sud. C’est également dans le même Traité de ce savant Père de l’Église, que se trouve un document précieux, à l’aide duquel j’ai reconnu plusieurs nouvelles formes symboliques, ou conventionnelles, que les Égyptiens donnèrent aux images de leur dieu Pooh ou le Dieu-Lune.

Dans le troisième livre de sa Préparation évangélique, après avoir parlé de la statue de Cnouphis à Éléphantine, Eusèbe affirme que, dans la ville d’Apollonopolis, les Égyptiens adoraient principalement la Lune et qu’on l’y voyait représentée sous la forme d’un homme à tête d’épervier (Ἱερακοπρόσωπος ἄνθρωπος), un javelot à la main, et subjuguant un hip-

  1. Voyez l’explication de notre planche no 3.