Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/36

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planches[1] contenant la série des caractères et des groupes en hiéroglyphes ou en écriture enchoriale (du pays) sur lesquels il l’avait fondé.

Ce système sur les deux espèces d’écriture égyptienne, car M. Young n’en reconnut réellement que deux, se réduit aux propositions suivantes :

1.o L’écriture du texte intermédiaire ou enchorial de la pierre de Rosette, est la même que celle des papyrus non hiéroglyphiques[2] ; les signes du texte enchorial se sont corrompus dans la main du peuple : c’est pour cela qu’on observe dans ce texte des formes qu’on ne retrouve point dans les papyrus[3].

2.o L’écriture de ce texte intermédiaire et celle des papyrus sont purement idéographiques, comme les textes hiéroglyphiques[4].

3.o Quoique tout soit idéographique dans les papyrus et dans le texte intermédiaire de Rosette, le savant Anglais reconnaît toutefois que la plupart des noms propres de ce texte intermédiaire sont susceptibles d’une espèce de lecture avec l’alphabet d’Ackerblad ; il en conclut que les Égyptiens, pour transcrire les noms propres étrangers, se servirent, comme les Chinois, de signes réellement idéographiques, mais détournés de leur expression ordinaire, pour leur faire accidentellement représenter des sons[5].

  1. Suppl. Encyclop. britan. pl. 74 à 78.
  2. Ibid. pag. 54.
  3. Ibid. pag. 54, 55.
  4. Ibid. pag. 54.
  5. Ibid. pag. 54, 62, 63 (n.os 58, 59, 66).