Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/407

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l’écriture hiératique. Cette exception fut commandée par le respect profond que portèrent toujours les Égyptiens, et en général tous les peuples orientaux, aux objets du culte et de leur croyance religieuse.

121. Ainsi donc, le principe phonétique préexistant et déjà fort étendu dans l’écriture sacrée, un peu plus développé dans l’écriture hiératique, dominait très-essentiellement dans l’écriture populaire : les caractères figuratifs et symboliques deviennent au contraire plus rares dans le système graphique égyptien, à mesure qu’on descend de l’état primitif du système (l’écriture hiéroglyphique) à la dernière de ses modifications, l’écriture démotique ou populaire.

122. Ces trois systèmes d’écriture, si étroitement liés entre eux, furent usités à-la-fois et dans toute l’étendue de l’Égypte ; on couvrait les édifices publics et religieux d’inscriptions en hiéroglyphes purs ; on traçait des manuscrits en hiéroglyphes linéaires, en même temps que les prêtres écrivaient, en caractères hiératiques, les rituels sacrés, les rituels funéraires, des traités sur la religion et sur les sciences, des hymnes en l’honneur des dieux ou les louanges des rois, et que toutes les classes de la nation employaient l’écriture démotique à leur correspondance privée et à la rédaction des actes publics et privés qui réglaient les intérêts des familles. On découvre journellement, en effet, dans les catacombes de l’Égypte, des rouleaux de papyrus purement hiéroglyphiques, et d’autres conçus dans leur entier en caractères hiératiques ; il en est.