Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/408

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enfin, qui sont totalement démotiques ; mais ces derniers n’ont aucun rapport bien direct aux choses sacrées. Enfin nous possédons des manuscrits qui prouvent la simultanéité de l’emploi des trois sortes d’écritures : les uns sont à-la-fois hiéroglyphiques et hiératiques, et d’autres contiennent, dans diverses parties, des légendes hiéroglyphiques, hiératiques et démotiques.

123. Il n’est plus douteux maintenant que le peuple égyptien ne possédât des moyens nombreux et faciles pour fixer la pensée d’une manière durable, pour perpétuer le souvenir des grands événemens et conserver la mémoire des découvertes utiles, soit dans les sciences, soit dans les arts. Cette nation, à laquelle l’Europe doit directement tous les principes de ses connaissances, et par suite ceux de son état social, ne fut donc point retardée dans ses développemens moraux, comme l’ont prétendu même de fort bons esprits : mais ils tiraient cette conclusion de l’idée entièrement fausse qu’ils s’étaient formée de l’ancien système graphique de l’Égypte. L’écriture hiéroglyphique pure, ou même la linéaire, eut pu, il est vrai, exercer dans ce sens une influence funeste par l’embarras et la perte de temps inséparables de son emploi ; mais on vient de voir que deux méthodes beaucoup plus simples rendaient plus rapide, plus commode, et par cela même plus général, l’usage de l’écriture, ce puissant levier de la civilisation.

124. Il est également certain, contre l’opinion commune, que l’écriture hiéroglyphique, c’est-à-dire le