Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 37 )

2.o Que, de mon côté, j’ai le droit de croire avoir démontré que le système phonétique des Égyptiens était infiniment plus simple, et que ce peuple transcrivait les noms propres et les mots étrangers, au moyen d’un véritable alphabet dont chaque signe équivalait à une simple voyelle ou à une simple consonne.

Il serait facile maintenant, si l’on devait y revenir ; d’apprécier la justice et la bonne foi de l’anonyme du Quarterly Review, qui s’est hâté d’élever une question de priorité entre M. le docteur Young et moi, avant d’avoir examiné d’abord s’il peut se trouver quelque parité entre un système imparfait, complexe, fondé sur un essai de lecture de deux noms propres seulement, et un système simple, homogène dans toutes ses parties, fondé sur une foule d’applications qui s’enchaînent et se prouvent mutuellement ; entre un système enfin qui ne s’applique à rien, et un système qui s’applique à tout.

On sera peut-être surpris de l’étendue de cette dernière expression ; aussi dois-je me hâter de l’appuyer sur un développement de faits assez nombreux pour la légitimer. J’espère d’abord, que tous les anonymes trouveront dans les chapitres qui suivent celui-ci, une réponse péremptoire à cette assertion anglaise répétée dans le journal précité avec le plus de complaisance, savoir, que par mon alphabet « nous ne sommes pas avancés, même d’un iota, dans la connaissance du sens d’un seul de ces caractères sacrés, hors des noms propres étrangers ; » et de plus, que les mêmes faits prouveront