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les Égyptiens eurent, dans leur langue et dans leurs écritures, les sons Α, Β, Γ, Δ, &c. ; mais il s’agissait uniquement de savoir par quels signes ce peuple représenta ces mêmes sons. La découverte à faire consistait seulement à reconnaître, dans les textes hiéroglyphiques, les signes qui étaient affectés à l’expression de ces sons ; et cette découverte devait être d’autant plus importante, qu’on aurait fixé la valeur d’un plus grand nombre de signes. Or, sous ce rapport, le travail du savant Anglais, comparé avec le mien, perd encore plus qu’il ne le laisse apercevoir, puisque mon alphabet hiéroglyphique publié dans la Lettre à M. Dacier, offre la détermination de la valeur positive, et appuyée sur des faits, de soixante caractères hiéroglyphiques au moins, et que les signes dont la valeur a été indiquée par le savant Anglais se réduisent à cinq.

En résumant cette longue discussion, en ce qui concerne la nature générale du système phonétique égyptien, il reste prouvé, ce me semble,

1.o Que M. le docteur Young, en essayant d’analyser deux noms propres seulement, a cru et voulu établir que les anciens Égyptiens transcrivaient les noms propres étrangers, en employant simultanément, et dans la transcription du même nom, des caractères qui, quoique idéographiques de leur nature, exprimaient, dans ces occasions seules, les uns des syllabes, les autres des dissyllabes, et quelques-uns même de simples lettres ;