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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/127

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ESCLAVE AMOUREUSE

tales, mais d’un inconnu, d’un étranger qui abuse ainsi de votre faiblesse, vous ne pouvez qu’être terrifiée et outrée. Le plaisir ne se ressent plus quand on aime pas. Et vous souffrez plus violemment de cette fessade sans charme.

Le Russe frappait sans relâche.

Sa main la brûlait chaque fois qu’elle s’abattait sur elle. Jambes en l’air, elle se tordait comme une barre de fer que mord le feu.

— Lâche, lâche, criait-elle dans ses larmes.

— Ma main est douce, à côté du bâton, lui disait-il.

Il arrêta le supplice, mais laissa la jeune fille dans la même position inconvenante.

— Elles sont rouges, ces deux jumelles, proféra-t-il ironiquement.

— Lâche, brute, râlait Lucette.

— Que de gros mots pour si peu de chose ! Question d’habitude cela… je ne regrette pas, certes, les instants que je viens de passer en votre compagnie, mais je ne veux pas prolonger davantage cet amusement. Vous voilà libre…

Et il l’aida à se relever.

À peine fut-elle debout, qu’elle étendit le bras dans la direction de la porte et lui intima ordre de quitter l’appartement.

— Vous êtes un goujat, entendez-vous un goujat… et votre fille peut se dispenser de revenir au