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ESCLAVE AMOUREUSE

frapper par vengeance, sous l’influence d’une rage que l’on ne peut contenir.

La flagellée fait aisément la différence du châtiment, car, malgré la jouissance ressentie, elle discerne qu’on lui fait mal pour lui faire mal ; et la volupté en est amoindrie.

Lucette ne peut détester Max tout à coup, l’aimant trop et depuis longtemps, mais une rancune existe et cette rancune elle ne la dissimule pas.

Elle demande pardon, elle veut apaiser cette folie inaccoutumée, elle veut arrêter le bras de son mari.

— Pardon ! pardon !

Et c’est, lui, pourtant, qui est le coupable, mais Lucette fut, dès le premier jour, la plus faible, l’asservie, celle qui doit obéir et supporter et il est trop tard maintenant pour se révolter ou même essayer d’attendrir. C’est un beau calvaire qu’elle gravit et le sommet de calvaire est loin d’être atteint, il est caché par la réalité du présent qui l’attache au mari tyrannique.

— N’en bats pas d’autre que moi, supplie Lucette, moi seule te suffis. Pourquoi chercher d’autres maîtresses alors que je suis là, à tes côtés, et qu’à ton ordre j’obéis. Infliger des supplices à celles qui n’en ressentent aucun plaisir est inutile.

Max est trop orgueilleux pour s’excuser auprès de sa femme. Il n’accepte pas les reproches sensés