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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/167

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ESCLAVE AMOUREUSE

— Il ne faut pas, a dit Bodewski, que notre intimité soit douce et calme, cela nuirait à notre entente. Je n’aime pas qu’on s’abandonne trop à la mollesse, à la paresse, à cette lassitude feinte qu’adoptent les coquettes de nos jours. Il faut savoir supporter tous les heurts moraux et physiques et ne pas se révolter, et ne pas dire : « assez », et ne pas se soustraire au châtiment lorsqu’il est nécessaire et même lorsqu’il est inutile, seulement infligé par amour ou par plaisir. La première fois que j’ai soulevé vos jupes, Lucette, vous avez montré de l’indignation.

Ce programme, elle le connaissait par cœur, on pourrait ajouter, en un facile jeu de mots : par corps.

Par corps, oui.

Il était préparé aux disciplines.

Chair domptée, brisée, dure au mal, mais chair superbe et fine, toujours parfaite dans ses formes ondoyantes. Ce n’était plus la vierge, la jeune fille énigmatique dont l’attrait renverse les hésitations mais fait vibrer les sens, c’était la femme dans toute la plénitude de sa beauté, gourmande des sensations les plus âpres, experte et raffinée dans le vice excessif.

Pour les endurer dans leurs fantaisies et leur diversité, il faut de ce courage surhumain faisant oublier l’acuité de la souffrance tout en éprouvant