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Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/184

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ESCLAVE AMOUREUSE

plus de résistance, plus d’énergie… il s’est laissé enlever, sous ses yeux, cette femme qu’il se disposait à châtier un quart d’heure avant.

Et puis il éprouve une certaine jalousie, une vexation…

Quant à Lucette, elle n’a pas le temps de réfléchir, de se demander même comment elle était transportée tout-à-coup chez son mari. Il la grisait de paroles tendres, de caresses, de serments nouveaux, de prières repentantes.

Il lui disait : « J’étais fou quand je t’ai chassée, je n’étais plus responsable de mes actes et de mes phrases… je savais que je faisais un crime, un crime qu’on ne commet jamais, mais je ne pouvais m’empêcher de le faire.

« Tu devais me haïr, m’abhorrer… Je le méritais et le mérite encore. Mais je ne veux plus que tu m’en veuilles.

« Oh ! tu aurais pu à ton tour me repousser et rester avec cet homme dont je ne connais pas le nom… ne me le dis pas… j’aime mieux l’ignorer. »

— Ne me parle de rien…

— Mais ne m’interroge pas, toi non plus.

— C’est ma faute si un autre a possédé ce corps, cette pensée, ma femme, toute ma femme… je t’ai avilie, mais je me suis avili davantage.

— Oh ! oui, tu m’as avilie et fait souffrir… j’ai