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ESCLAVE AMOUREUSE

toujours mariée. Mais de cet homme, on pouvait supposer les pires extravagances.

Comment avait-elle pu le supporter ?

Elle était folle, sans doute, le jour où elle avait fait appel à lui. Elle avait donc une âme corrompue pour aimer de cette façon ?

Deux hommes ont assouvi sur elle leur passion. Comme la tzarine Noire, elle pourrait faire jurer à Max que toujours il l’aimerait comme il l’aime en ce moment. Même quand ses yeux, ses lèvres, son corps seront flétris par le temps.

Mais Max ne répondrait pas comme le tzar de Galicie : « Je te soumets mon empire, mon peuple, moi-même, depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant ».

Ce serait intervertir les rôles, ce qui ne se peut.

Il sera le même que jadis, aussi féroce en amour, et le maître toujours, mais Lucette ne cessera de l’adorer sans défaillance et sans lassitude malgré le mal qu’il lui a fait. Elle restera une amante passionnée, animée de vicieux désirs, plus belle et plus animée, à cause de la déchéance un moment supportée.

Elle ne dira pas à Max : ne me bats pas.

Elle sait qu’en se laissant battre et martyriser elle s’attachera celui qu’elle aime.

Oh ! qu’avec joie elle offrira sa chair aux baisers