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ESCLAVE AMOUREUSE

À la lecture de cet épître, elle frémit.

Elle le jugeait audacieux, de lui avoir écrit de telles choses, mais elle était flattée aussi, car elle disait à mi-voix : « Il m’aime ! »

Il y en a donc qui aiment en frappant.

Les enfants, pour les punir, on les bat, on les fesse aussi, oui, on les fesse, et ils n’en sont que plus aimants.

On ne déteste donc pas ceux qui vous frappent.

Max aurait-il raison ?

Mais cela n’est pas la coutume de se rendre barbare pour conquérir la femme qu’on aime.

Oh ! non, elle ne pourrait pas endurer ce supplice.

D’ailleurs, les vacances allaient finir.

Max repartirait pour Paris afin de suivre les cours de droit.

Mais à Paris, il la retrouverait. Que tenterait-il pour la voir, pour la voir seule ?

Une jeune fille, ce n’est pas une femme seule à qui on peut donner des rendez-vous…

Chez ses parents, elle serait à l’abri, loin de toute attaque.

Elle oublierait… il oublierait aussi… peut-être…

Mais échappe-t-on aux hommes comme cela ?

Oh ! son esprit était tourmenté, assailli de pensées terribles, de craintes, de pressentiments.