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ESCLAVE AMOUREUSE

Il lui avait dit : « Je vous aurai, à moi… vous serez mon bien ».

Mais si elle ne l’aimait pas, pourtant.

À seize ans, réfléchit-on ?

Il fallait qu’elle se défendît, qu’elle décourageât Max.

Et elle froissait sa lettre entre ses doigts crispés.

Dix heures sonnaient.

Il faisait beau, ce soir…

La nuit était remplie d’étoiles.

On voyait la lune rouler dans le ciel et ses rayons remplissaient l’espace.

La campagne était endormie.

Comme tous les soirs, orgueilleuse et peu chaste, elle contemplait sa jeune beauté nue.

Quel beau soir d’été.

Lucette commença à se dévêtir.

Elle s’enveloppa d’un peignoir et ouvrit la fenêtre.

Puis sur le balcon s’accouda.

Elle respirait le clair de lune et tous les parfums qu’exhalait la campagne.

Elle aspirait la brise qui passait et lui caressait le visage.

Tout à coup, au-dessous d’elle, une voix murmura : « Lucette ! »

Cette voix ! C’était la voix de Max.

Il était devant elle, en bas, sous le balcon, et l’appe-