Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
ESCLAVE AMOUREUSE

voluptueuse punition.

Il savait, en artiste, flageller les épaules et les fesses, et le faisant il éprouvait lui-même d’intenses sensations d’orgueil et de plaisir.

Il n’entamait pas la chair, il blessait la peau qui se boursouflait de sang.

Lucette se tordait sous les coups, râlant déjà et l’écho de sa douleur retentissait en elle sous une forme agréable, car la douleur enfante le bonheur.

Elle se rapprochait de ces saints, de ces fakirs, de ces derviches qui demandent cette délicieuse souffrance où la volupté la plus idéale se trouve unie aux plus atroces douleurs.

Elle éprouva de violentes sensations de plaisir.

Elle est bien sous la domination complète de son ami, possédée de cette sorte d’algophilie que définit ainsi Krafft-Ebing : « Une perversion particulière de la vie sexuelle psychique qui consiste dans le fait que l’individu est, dans ses pensées et dans ses sentiments sexuels, obsédé par l’idée d’être soumis absolument et sans condition à une personne de sexe opposé, d’être traité par elle d’une manière hautaine, au point de subir des humiliations, voire même des tortures. » Chez les mystiques, l’algophilie est fréquente.

Pour parvenir à de telles extases, il faut qu’un amour magnifique brûle la chair et le cœur et les