gambades la Symphonie en la, sous le préfexte que Wagner y a célébré l’apothéose de la danse (mais il entendait seulement par là le rythme.…), elle en faisait pour beaucoup de gens un « poème symphonique ». Quelques années plus tard, Nijinsky et la Karsavina tromphant dans une adaptation chorégraphique, tout arbitraire, mais ingénieuse, de l’Invitation à la Valse, l’illustre morceau de Weber fut sacré à son tour « poème symphonique ». Dans le même temps, les hommes de Diaghilev imaginaient et réalisaient sous la Shéhérazade de Rimsky-Korsakov un scénario, d’ailleurs brillant et mouvementé, mais sans le moindre rapport avec la musique : ils en faisaient, pour l’immense majorité des spectateurs, un « poème symphonique », et cette fausse conception reste attachée à l’œuvre[1]. De même, la mimique géniale de Nijinsky dans l’adaptation du Prélude à l’après-midi d’un faune, cette ingéniosité étourdissante pour imaginer des gestes d’Ægypan, des frissons de chèvrepied, sous le moindre dessin musical, dressant l’oreille à ce lointain appel de cor :
ébauchant sous ce dessin de flûte :
l’esquisse d’une légère cabriole, il donnait à cette page frémissante et subtile un caractère descriptif tout à fait étranger à la pensée et au sentiment de Debussy. Car il ne suit ni ne commente le texte de Mallarmé : il y
- ↑ C’est aujourd’hui le tour de la Symphonie en ut majeur de Bizet ! Je tiens de Reynaldo Hahn qu’un directeur d’Opéra l’avait consulté sur une idée qui lui avait poussé de faire danser des « motets du xiiie siècle » et des cantates de Bach…