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DE LA NOUVELLE-FRANCE

expéditions d’animaux domestiques. Disons quelques mots de chacun de ces deux chapitres.

De 1665 à 1668 il y eut au Canada vingt-quatre compagnies de soldats, dont vingt du régiment de Carignan, et quatre détachées des régiments de Poitou, d’Orléans, de Champbellé et de Broglie. Ces compagnies étaient en moyenne de cinquante hommes chacune. Elles formaient donc un corps de troupes d’environ douze cents hommes. Nous avons sous les yeux un état de la dépense encourue par le trésor royal pour l’armement et le maintien de ces vingt-quatre compagnies durant l’année 1665-1666[1]. Il serait fastidieux d’entrer dans tous les détails de cette pièce de comptabilité administrative. En résumé, les paiements faits par le « trésorier de l’extraordinaire » se récapitulaient comme suit : « Vivres, 70,084 livres ; habits et autres commodités, 38,037 ; fournitures pour officiers, 40,061 ; ustensiles, etc., 10,355 ; soit 158,537. À cela s’ajoutaient divers autres paiements faits par le trésorier de la marine et s’élevant à 74,535. Ces deux sommes formaient un total de 234,074 livres. Ce chiffre était très élevé. Il dut être réduit durant les deux années suivantes, car les frais de premier équipement pour l’expédition d’un corps de troupes dans un lointain pays entraînent naturellement des déboursés extraordinaires qui ne se renouvellent pas immédiatement. Dans tous les cas, l’état que nous venons d’analyser nous donne une idée assez exacte de ce que coûta au roi de France

  1. — Cette pièce est intitulée : État général de toute la dépense faite à cause des troupes en Canada en 1666. — Dépense au 15 juin 1666. — Arch. féd., Can., corr. gén., vol. II.