Il veut de plus nouer des alliances avec les tribus du nord ; assurer à la colonie le trafic des vastes régions qui s’étendent du lac Saint-Jean à celui des Mistassins ; pousser jusqu’à la Baie d’Hudson ; essayer de « reconnaître s’il y a lieu d’y faire hiverner quelques bâtiments pour y faire un entrepôt qui puisse un jour fournir des rafraîchissements aux vaisseaux qui pourront ci-après découvrir par cet endroit la communication des deux mers du Nord et du Sud » ; enfin prendre possession de toute cette contrée au nom du roi de France[1]. Pour exécuter ses desseins il choisit un Jésuite, le Père Albanel[2], qui avait déjà parcouru les territoires du Saguenay et du lac Saint-Jean, le sieur de Saint-Simon, jeune gentilhomme du Canada[3], « honoré par Sa Majesté de ce titre depuis peu », et un autre français nommé Couture [4] ; et il les pourvut abondamment des instruments, des armes, des munitions nécessaires pour une expédition de ce genre. Ils quittèrent Québec au mois d’août 1671, descendirent à Tadoussac, et remontèrent le Saguenay jusqu’au lac Saint-Jean. Ayant pris leurs quartiers d’hiver sur les bords de ce lac, ils en repartirent au mois de juin 1672. Il faut lire dans le journal
- ↑ — Talon au roi, 2 nov. 1671. — Arch. prov., Man. N. F., 2ème série, vol. I.
Talon avait été informé que deux vaisseaux anglais avaient hiverné à la Baie d’Hudson.
- ↑ — Ce Père était au Canada depuis 1649. Il avait desservi principalement les missions de Tadoussac et de Sillery. Il travailla plus tard aux missions de l’Ouest et mourut en 1680.
- ↑ — Paul-Denis, sieur de Saint-Simon, fils de Simon Denis, sieur de la Trinité.
- ↑ — Ce Couture était le fils de Guillaume Couture, ambassadeur de M. de Tracy à Orange, en 1666.