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DE LA NOUVELLE-FRANCE

cabinet et premier valet de la garde-robe du roi ; mais on n’y mentionne nullement la charge de premier valet de chambre. Colbert avait fait probablement un lapsus calami.

Quant à l’office de premier valet de garde-robe, Talon le remplit très certainement. Nous eu avons les preuves les plus positives, comme on le verra au cours du présent chapitre. Les mémoires et les recueils de l’époque nous font connaître en quoi consistaient ces fonctions. Il y avait quatre premiers valets de garde-robe, servant par quartiers. On lit dans un catalogue ou almanach des charges et des emplois publics : « Ils ont la clef des coffres et couchent dans la garde-robe. Celui qui est en quartier présente au roi ses chaussures, ses jarretières, et le soir le maître de la garde-robe tire la manche droite de la veste et du justaucorps de Sa Majesté, et le premier valet de garde-robe en tire la manche gauche, reçoit ce justaucorps, la veste et le cordon bleu. Ensuite il défait la jarretière gauche qu’il donne au valet de garde-robe qui a déchaussé le roi ; après il noue le ruban de la manche gauche de la chemise de Sa Majesté. En l’absence du grand-maître et du maître de la garde-robe, c’est le premier valet de garde-robe qui fait tout le service de la garde-robe[1]. »

Cet office était fort prisé. Nous lisons dans le Dictionnaire critique de biographie et d’histoire : « Ce n’était pas une charge de médiocre valeur que celle de premier valet de la garde-robe, au temps de Louis XIV[2].

  1. État de la France, 1698, tome I, pp. 195 et 196.
  2. — Ces charges se vendaient 110,000 ou 115,000 livres. (Journal de Dangeau, vol. IV, p. 75, et VI, p. 203). — On dit dans une lettre de Racine à son fils : « Je vous prie d’être le