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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/118

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faut demander compte de la monotonie du paysage.

Les espèces les plus robustes ont seules pu résister à l’épreuve dévorante du feu.

Les splendides fromagers, les élégants Borassus, le palmier et tant d’autres arbres qui flattent l’œil du voyageur et fournissent à l’habitant leur contingent de ressources et de bien-être ont succombé devant le fléau sans cesse renouvelé. La gutta-percha, victime du même fléau, ne se trouve plus qu’exceptionnellement alors que tant de terrains lui seraient propices.

Le territoire est devenu d’un parcours plus facile, mais d’un aspect désolant d’uniformité. Les arbres qui résistent à la dure épreuve, rabougris, souffreteux, se tordent, se crevassent, se déchirent étendent lamentablement leurs branches noircies, avares de feuillage et d’ombre.

À cette monotonie de la végétation, vient s’ajouter celle de la configuration du pays : ce n’est qu’une succession de collines parallèles entre elles, uniformément hautes, sans points saillants, sans ravins imprévus, sans pics ni rochers élevés. Les crêtes sont toutes d’un jet ou s’abaissent doucement vers le N. N.-E. Tel est l’aspect de cette contrée